S.T.P...
Qu’est-ce que l'Etat de Stress Post-Traumatique?
Lorsqu’une personne est confrontée à un événement grave, perturbant, intense, hors de l’ordinaire, qui a porté ou aurait pu porter atteinte à son intégrité physique ou lui causer de graves blessures pouvant entraîner la mort (accident, feu, guerre, agression physique ou sexuelle, témoin d’un meurtre, mort subite d’un proche, etc.), elle peut manifester des réactions physiques et/ou psychologiques aiguës pendant quelques jours en réponse au stress énorme subi. Ces réactions sont considérées comme normales pendant un certain temps, puis laissent place à un mauvais souvenir. Toutefois, lorsqu’au bout d’un certain temps, sans raison apparente, ces pensées reviennent et qu’elles perdurent au-delà de quatre semaines, on parle alors d’un Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT).
Ce trouble est caractérisé par une peur de grande intensité accompagnée d’un sentiment de désespoir ou d’horreur (une désorganisation ou de l’agitation chez les enfants). La personne revit sans cesse l’évènement traumatique et évite les situations qui le lui rappellent . Le ESPT s’accompagne aussi d’une diminution des réactions émotionnelles ainsi que de multiples réactions anxieuses.
Environ 9 % de la population Européenne développera ce trouble au cours de sa vie. La dépression accompagne le trouble dans 30 à 80 % des cas. D’autres troubles peuvent se développer à la suite d’un trauma, tel que l’abus de substances (alcool et drogues), ainsi que d’autres troubles anxieux. L’anxiété est par ailleurs connue comme un facteur aggravant des problèmes de santé physique. Chez les enfants, des symptômes spécifiques peuvent se manifester : les émotions peuvent être plus difficiles à exprimer et s’observent par un comportement désorganisé ou agité. Enfin, les agressions sexuelles n’ont pas besoin d’être violentes pour être traumatisantes. Toute expérience sexuelle inappropriée au stade de développement peut causer un ESPT.
Signes avant-coureurs
Lorsque les symptômes sont présents pendant plus d’un mois, qu’ils entraînent des difficultés à fonctionner normalement aux niveaux social, professionnel, il peut s’agir d’un ESPT. Toutefois, les évènements traumatiques ne causent pas un ESPT chez toutes les personnes qui les subissent. Certains facteurs pourraient entraîner une vulnérabilité à développer le trouble : ressentir une fragilité biologique, avoir été déjà victime d’abus physiques ou sexuels dans le passé, souffrir d’autres troubles de santé mentale, avoir eu des troubles de comportements pendant l’enfance ou l’adolescence, être soumis à un stress chronique.
Symptômes
Les symptômes du ESPT peuvent apparaître rapidement après l’évènement ou être différés dans le temps et refaire surface beaucoup plus tard (un nouveau stress ou une date anniversaire, par exemple, peuvent réveiller le souvenir d’un trauma antérieur).
Les symptômes se regroupent autour de trois principales catégories :
• Événement traumatique revécu de manière persistante.
• Souvenirs (images, pensées, perceptions) de l’événement qui resurgissent à tout moment.
• Cauchemars répétitifs.
• Impression que la situation va se reproduire ou conviction soudaine de revivre l’événement.
• Illusions, réminiscences soudaines « flashbacks » d'une durée de quelques heures à quelques jours.
• Grande détresse et réactivité physiologique en présence d’éléments qui rappellent le trauma.
• Éviter tout ce qui rappelle le traumatisme.
• Incapacité de se souvenir d’un aspect important de l’évènement.
• Perte d’intérêt marquée ou diminution de la participation à des activités qui étaient importantes pour la personne avant le trauma.
• Impression d’être dans un brouillard.
• Sentiment d’être détaché des autres.
• Difficulté à éprouver certains sentiments.
• Perte d’espoir pour des projets qui tenaient à cœur jadis.
Symptômes d’activation neuro-végétative
• Problèmes de sommeil.
• Irritabilité.
• Colère.
• Difficulté à se concentrer.
• Hyper-vigilance.
• Sursaut exagéré face à un bruit soudain, téléphone, porte qui clac, etc….
L’intensité et la durée du trouble varient d’un individu à l’autre et il n’est pas nécessaire d’avoir tous les symptômes de chaque catégorie mentionnée plus haut pour recevoir le diagnostic.
Traitements
Après un évènement traumatique, les heures qui suivent sont très importantes : ne pas rester seul (c’est le temps de profiter de nos amitiés, de nos familles), se regrouper avec d’autres personnes avec une expérience similaire, éviter dans le cas de catastrophe de masse d’écouter en boucle les nouvelles télévisées (ceci vaut encore plus pour les enfants : selon certaines observations, des enfants, même loin de l’évènement peuvent développer des symptômes de ESPT à la vue d’images catastrophiques), s’assurer d’un sommeil adéquat, éviter les intoxications volontaires (l’alcool provoque l’illusion d’un bon sommeil, mais perturbe les phases normales du sommeil, augmente l’anxiété, l’irritabilité, les symptômes dépressifs…) Verbaliser n’est pas efficace pour tout le monde et dans certains cas, cela permet l’installation de symptômes en faisant revivre l’évènement « de force ».